mardi 1 décembre 2009

Une histoire de fou

This is for both anglophone and francophone. Even if it's in French, it's good to know dear anglophones.
Do not hesitate to spread it. it's a story on sexual abuse of a young lady.

Aujourd’hui, j’ai fini mon cours de philosophie un peu tard. Le professeur très consciencieux a jugé nécessaire de nous retenir en classe pour terminer le chapitre entamé, étant entendu que les examens approchent et que les grèves interminables, tantôt des élèves, tantôt des enseignants eux-mêmes, ont fini de torpiller le quantum horaire. Je suis arrivée à la maison au crépuscule. Dring ! C’est mon téléphone qui sonne : c’est un nouveau message ; Je ne connais pas ce numéro néanmoins j’ouvre la boîte de réception et je lis : - Bsr, té b1 arrivée ? - Wi, merci. C ki ? - Ah tu coné pas ce numéro ? - Non - C Mr Diop - Mr Diop ? Mon prof de philo ? - Wi. Tu en coné dotre ? - Ah ok je vois. Merci de tinkiéter. S8 b1 arivé - Tu m mank - Merci - C tt ce k tu répds ? Là je prends mon temps ; je pose mon téléphone sur le lit et je me laisse tomber sur ce dernier. Les yeux rivés sur le plafond, je reste pensive. Que me veut M. Diop ? Celui que j’estime beaucoup et pour qui je suis prête à suivre tous les conseils ; n’importe lesquels. Dring ! Un autre message : - Tu réponds pas ? Sache k j tm et k j n cesse de penser à toi. Celui-là, je l’ai reçu comme un coup de massue. Que faire ? En parler à Papa ? Non ! Lui ne m’écoute jamais. Il a toujours dit tout haut à celui d’entre nous qui osait l’interpeller : ’Taloumala ! ’ (Je n’ai pas ton temps !) Maman ? Elle aussi non ! Elle ne se concentre que sur son commerce. A dire vrai, je n’ai aucune connexion avec mes parents. Ils nous logent, nous habillent, nous nourrissent et basta ! Dring ! Un autre message de M. Diop : - Bne n8 et rêve de moi ! Je ne réponds toujours pas ; je me dis qu’il s’est trompé. Je m’affaire, je dors et j’oublie. Le lendemain, je retourne à l’école, la peur au ventre. Fasse Dieu que M. Diop ne vienne pas à l’école. Dans la cour, je le cherche des yeux ; je regarde partout, les coins et les recoins. - Bonjour, me susurre une voix dans le creux de l’oreille. Je sursaute ! C’est lui, M. Diop. - Bonjour, lui répondis-je. - Je vais être clair avec toi Mademoiselle, je t’aime et je veux sortir avec toi. Tu peux refuser, mais ton refus sera synonyme de coup d’arrêt pour la poursuite de tes études. Je te donnerai un zéro pour tout travail que tu me présenteras et au Bac, je ferai tout mon possible pour que tu ne réussisses pas. Réfléchis-y ! Si toutefois tu es d’accord, retrouve-moi chez moi cet après-midi à 18 h. Sur ce, il presse le pas et entre dans la salle des professeurs, me laissant plantée là, ahurie. A l’école, aucune structure n’est mise en place pour gérer ce genre de problème et écouter les élèves qui sont dans ce genre de situation. Dois-je aller à ce rendez-vous ? Non ! Je n’irai pas. Mais si je ne m’y rends pas, il va ruiner mon avenir ; il l’a bien dit. Quel dilemme pour un élève de mon âge ! Je vais en classe et je suis calmement mes cours. Si je pouvais arrêter le temps, jamais 18 h ne sonneraient. Dommage je n’ai pas ce pouvoir. A 18 h, je me rends chez le prof, toute inquiète. J’entre dans sa chambre et je le trouve en petite tenue. Mon sang ne fit qu’un seul tour. Je n’ai jamais vu celui que je déifiai dans cet accoutrement même dans mes rêves les plus fous. - Tu as peur de moi ? Mets-toi à l’aise. Ici, je ne suis plus le professeur, mais l’homme A. Diop. Il entra dans sa cuisine et en ressortit avec un verre rempli de boisson qu’il me tendit. Je la bois d’un seul trait. Ensuite, plus rien. Je me réveille et il fait déjà nuit. Je ne me rappelle de rien, mais je constate que j’ai mal au bas ventre et que j’ai du mal à marcher. A la maison, motus et bouche cousue ; je ne pipe mot à personne. Il en fut ainsi encore et encore. On se retrouvait chez lui et il usait toujours de son pouvoir de persuasion, de l’ascendance qu’il a sur moi qui suis son élève, pour me violer. Il a tenu parole ; je n’avais plus besoin de travailler pour récolter la meilleure note en classe. Mes camarades n’étaient pas dupes ; ils savaient bien qu’il se passait quelque chose entre le prof de philo et moi. Les plus pervers écriront sur tous les murs de l’école : ‘M. Diop et F. D. sortent ensemble’. Moi, cela ne me gênait plus : ‘Yakhou na té M. Diop moma yakh’ ! Le jour des anticipés de philo approchait inexorablement et moi j’avais d’autres préoccupations : j’avais des nausées, des palpitations et la nuit, je dormais pas. Je vomissais à tout vent. Mon père, inquiet, s’en ouvrit à ma mère qui ne sut apporter aucune réponse. Ils se décidèrent de m’amener chez le médecin pour une consultation. Comme ‘lou dé rék, khégne sou neubé ’ et ‘lou teuweu kham dafa yagoul’, le médecin diagnostiqua une grossesse de trois mois. Déjà ! Comment est-ce possible ? Qui en est l’auteur ? C’est cette dernière question à laquelle je ne voulais pas répondre qui a fait sortir mon père de ses gonds : - Fille fornicatrice ! Demain, à la première heure, tu quittes ma maison. Ma mère, elle, ne cessa de pleurer et de se lamenter : - Euy, louma déf Yalla ? (Qu’ai-je fait au bon Dieu ?) Moi, je m’emmure dans un mutisme total sachant ce qui me reste à faire. La nuit, je me retire dans ma chambre et me mets sur ma table de travail afin d’écrire une missive à mes parents : ‘Papa ! Maman ! Je sais que vous êtes très déçus par mon attitude et que jamais, vous ne me pardonnerez. L’auteur de ma grossesse n’est rien d’autre que mon professeur de philosophie M. Diop. Cependant, je vous demande de ne pas aller le voir car il va nier ; c’est un lâche. Porter plainte contre lui ne changera rien ; il purgera sa peine et sera élargi au bout de cinq pauvres années sans pour autant que ma douleur ne s’estompe. Racontez mon histoire aux enfants, aux jeunes pour qu’ils sachent et pour qu’ils soient suffisamment armés contre ce genre de charognards. Ensuite ouvrez-vous à mes petites sœurs et frères pour qu’ils osent vous parler de leurs problèmes. A M. Diop, seul mettre ma mort sur sa conscience peut lui pourrir la vie et celle de tous ceux de sa race qui ont investi nos écoles primaires, nos collèges, nos lycées et même nos ‘daaras’ (écoles coraniques) pour voler la vie à des filles et garçons innocents avec une impunité déconcertante. Je vous demande pardon de prendre sur moi la responsabilité de mettre fin à mes jours cette nuit. Papa, demain je quitterai ta maison, mais ce sera les pieds devant. Je vous aime. Embrassez mes frères et sœurs de ma part et prenez soin d’eux. Adieu’.

Que t'inspire cette histoire?

1 commentaire:

  1. Histoire très interessante.Elle peut contribuer à reveiller certaines ames de nos soeurs, nos enfants et même parfois nos mamans.Ici nous sommes dans un contexte de l'école, cette pratique arrive aussi dans le milieu de travail.
    Faisons tout pour abolir la violence faite aux enfants.
    J'ai beaucoup aimé.
    Félicitation

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